jeudi 8 octobre 2015

De Kunming à La Forêt de pierre à Shadian à Yuanyang

Jeudi le 8 octobre. Jour 39. De Kunming à La Forêt de pierre à Shadian à Yuanyang

Nous quittons l'hôtel vers 7h15. Nous faisons environ deux heures de route incluant un court arrêt petit-déjeuner dans une halte routière. Il peut. Parfois très fort, parfois juste un soupçon de pluie. Nous arrêtons environ deux heures pour visiter le fameux Parc national de la Forêt de pierre, un site faisant partie du patrimoine naturel de l'UNESCO. Nous prenons deux navettes pour nous rendre du stationnement à la billetterie puis à l'entrée du parc. Curieusement, il y a pas mal de monde malgré la fin des vacances pour la plupart des gens et malgré aussi la température maussade.

La Forêt de pierre est en fait une zone de 500 km2 où l'on retrouve une infinité de pinacles d'origine karstique. Autrement dit les grands feuillets verticaux rocheux, les pinacles, furent créés par l'érosion pluviale de la roche sédimentaire dont ils sont composés. Nous pouvons visiter moins de 1% du Parc, soit la partie aménagée et accessible au tourisme de masse.

Parlant de masse, le début de la visite est plutôt pénible. Les groupes sont nombreux et il faut toujours faire attention aux parapluies qui semblent invariablement attirés par nos yeux. En plus, il nous cache la vue. Et ici, les guides utilisent des haut-parleurs portatifs qui nous cassent les oreilles et qui produisent une cacophonie vraiment agaçante. Oui nous sommes en Chine et cela fait partie de l'expérience! Nous sourions au lieu de rager mais la qualité d'expérience en est néanmoins diminuée.

Nous circulons entre les grands pans rocheux. D'ouverture en ouverture, notre guide attire notre attention sur les formes que prennent les roches. Ici une main, là une face. Ici un chat, là un phoenix. Ici un dragon, là, une autre forme et ainsi de suite. Un peu partout, des noms de formes et des poèmes sont gravés dans la pierre. Et la foule, et les parapluies et le bruit. Les pierres sont magnifiques mais l'ambiance est loin d'être nature-naturelle comme on aime. Nous sommes vraiment dans la nature à la façon dont les chinois la perçoive : un gros jardin aménagé. Qu'on est loin des parcs naturels de l'Amérique du Nord!





Mais un peu plus loin, la fréquentation diminue dramatiquement. C'est vrai, les chinois marchent peu de manière générale. Le calme revient. Il y a moins d'aménagements. On peut mieux se concentrer sur l'exceptionnelle formation géologique qui nous entoure, qui nous enveloppe, qui s'est formée durant des millions d'années. C'est beau! C'est magnifique! C'est grandiose! Ouf! On a eu peur de manquer cela alors qu'on était dedans!







Vers la fin de notre tournée nous revenons vers le grand parc aménagé avec étangs et pelouse. La foule s'y presse et chacun se prend en photo sans arrêt. Leurs besoins et leurs attentes diffèrent nécessairement des nôtres. Enfin, nous disons-nous, on est en Chine et on s'amuse!





Nous reprenons la route jusqu'à 14h et arrêtons dîner dans la petite ville de Shadian. Un excellent repas dans un restaurant musulman selon les conseils de Mike. Les musulmans sont en majorité dans cette ville où l'on retrouve la plus grande mosquée du Sud de la Chine ainsi qu'un école spécialisée dans l'enseignement de la langue arabe.

Tout de suite après le repas nous allons d'ailleurs voir La grande Mosquée de près. On ne peut cependant y entrer, l'accès au site n'étant permis qu'aux musulmans. Nous sommes prêts à retourner à l'auto quand un policier vient nous demander quelques choses en mandarin. On a beau faire, on ne comprend pas ce qu'il veut. A-t-on pris de photos défendues? Veut-il voir nos passeports? Est-il simplement curieux. Il téléphone puis racroche. On lui dit bye-bye mais il nous fait signe de rester. Nous sommes tout en sourires et finalement je lui fais signe de nous suivre ce qu'il fait à notre grand soulagement. Rendus à l'auto, il explique à notre guide qu'il lui faut prendre en note nos numéros de passeports si nous restons dans la ville pour la nuit. Et non! On s'en va à Yuanyang. OK! Pas de problème, nous dit-il en mandarin. Du moins c'est ce qu'on imagine. Drôle d'histoire! Histoire drôle!



Nous sortons de la ville et juste à l'entrée d'un tunnel, des policiers bloquent la route. Nous pensons que c'est un barrage comme celui de ce matin où nous fûmes fouillés mais non. La pluie est très forte actuellement et il y a eu un glissement de terrain sur la route de l'autre côté du tunnel. Nous attendons donc patiemment le temps que l'on puisse passer. Pendant ce temps, j'amorce le blogue et Hélène lit. Le temps file et c'est à mon tour de passer à la lecture. Et tout d'un coup une heure plus tard, on peut passer. C'est la cohue pour entrer dans le tunnel. À la sortie du tunnel débute une descente de 40 km qui nous amène 1400 mètres plus bas à une altitude de 200 m seulement. Nous sommes maintenant en région tropicale avec des plantations de bananiers partout. Quel changement subit! C'est le lieu le plus bas de tout le Yunnan.




Nous longeons durant 45 minutes environ la rivière Honghe qui sépare la Chine du Vietnam quelque 145 km plus loin. Nous passons la ville de Yuanyang puis nous remontons à nouveau dans les montagnes vers le Sud. Nous sommes surpris de voir tant de bananiers plantés dans les pentes abruptes des hautes montagnes. 

Et après un bon banc de brume, les nuages en réalité, nous arrivons au Centre des visiteurs des champs en terrasses Hani. Les Hanis sont la minorité la plus importante de cette région. Nous achetons nos billets, obligatoires pour visiter la région puis nous nous mettons en route pour les derniers 24 km avant d'arriver à notre auberge. 

Il est 19h et la noirceur s'installe rapidement. Et malheureusement la brume aussi. Nous sommes tellement dans la purée de pois que notre guide doit parfois rouler à 5 km/h. Il est même descendu deux fois de l'auto pour vérifier la route.  Cela nous prend une heure faire les 24 km.

Nous arrivons enfin à l'auberge. Une gentille jeune femme vient nous chercher au stationnement car il faut faire environ 300 m à pied pour nous rendre au gîte. Nous prenons notre chambre puis descendons prendre une bière et des grignotines au lobby tout en faisant les tâches habituelles : photos, nouvelles, blogues, courriels, etc.

Nous remontons vers 21h30 à la chambre pour lire un peu avant de sombrer dans un sommeil qu'on espère profond.

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