mardi 29 septembre 2015

De Shangri-La à Haba Village, Hunnan

Mardi le 29 septembre. Jour 30. De Shangri-La à Haba Village, Hunnan

Nous partons à 8h en minibus pour nous rendre aux Terrasses de Baishuitai en direction Sud. Nous roulons durant 2h30 dans une route sinueuse de montagne pour faire les cent kilomètres qui séparent Shangri-La des Terrasses. La route est belle et les paysages magnifiques. Nous apprécions la vue sur les Quatre-Soeurs (4500 m) et sur le Mont enneigé Haba (5396 m) au loin. Les vallées profondes sont aussi un vrai régal pour les yeux. Notre guide nous avait conseillé de prendre un médicament contre la nausée si on était sujets au mal des transports. Nous avons été bien contents de l'avoir écouté.





Vers 10h30 nous prenons un petit sentier qui monte vers les Terrasses de Baishuitai. Il s'agit de jolies terrasses qui se sont formées grâce aux dépôts calcaires laissés par des petits ruisseaux durant des millions d'années. L'eau du ruisseau voisin qui s'écoule de la montagne est chargée de sédiments ce qui lui donne une couleur blanchâtre. Une partie de l'eau qui coule sur les terrasses provient aussi d'une source d'eau cristalline que les habitants locaux de la minorité Naxi vénèrent en y faisant brûler de l’encens.










Nous passons une petite heure sur le site et redescendons le long d'un ruisseau en cascade jusqu'au village. Il est déjà midi et nous commandons de la chèvre et des légumes au petit restaurant où l'auto est stationnée. Un bon repas bien que notre guide l'ait trouvé bien fade faute d'assaisonnements.

Nous reprenons la route pour environ une heure après dîner. Le paysage est encore plus grandiose avec les hautes montagnes qui surplombent la Gorge du Saut du Tigre en arrière-plan. Le Mont Enneigé du Dragon de jade culmine à 5596 mètres. Nous dépassons le petite village de Haba et prenons un tout petit chemin jusqu'au Haba Guesthouse, une auberge de quelques chambres seulement attenante à une maison privée. Nous nous installons dans une chambre sobre mais propre où nous nous reposons jusqu'à 16h.





Nous partons ensuite marcher, tous les deux seuls, dans la campagne à flanc de montagne située derrière notre auberge. On a donné congé au guide.  Une toute petite route serpente parmi les maisons et les champs et grimpe continuellement jusqu'à une carrière de marbre. Cela nous prend environ une heure pour nous y rendre. Dans les parcelles, on cultive du maïs, des patates, du poivre du Sichouan, du chanvre et plusieurs types de légumes à feuilles larges. Ici et là des femmes travaillent à récolter le fruit de leur dur labeur.  Nous apprécions non seulement la vue mais aussi la qualité de l'air et la couleur du ciel.







En descendant, nous rencontrons plusieurs personnes qui nous saluent amicalement. Un homme fait un long bout de chemin avec nous en nous expliquant dans sa langue les différentes plantes. C'est par lui qu'on a identifié le poivre de montagne chinois car il nous en a fait goûter. Un seul grain suffit pour engourdir la langue entière peut-on lire sur Internet. On en a fait l'expérience.

Nous revenons vers 18h à l'auberge : Photos, Internet, bagages légers pour la randonnée de demain et après-demain puis souper à l'auberge. On se couche tôt sur nos lits minces et durs, mais propre.



lundi 28 septembre 2015

Shangri-La, le parc Pudacuo et le Petit Potala du Yunnan

Lundi le 28 septembre. Jour 29. Shangri-La, le parc Pudacuo et le Petit Potala du Yunnan

Nous nous levons à 6h30, allons déjeuner et partons à 8h30 pour nous rendre au Parc national Pudacuo à environ 25 km de la ville. Là nous prenons un des nombreux bus qui font le circuit de 69 km à l'intérieur du Parc et qui arrêtent à quatre endroits seulement. C'est la seule façon de visiter ce parc.

Nous montons jusqu'à une altitude de 4050 m environ. Au début c'est décevant car il s'agit d'un parc habité et toute la vallée par laquelle nous grimpons a subi la déforestation. Il y a cependant de beaux pâturages alpins où paissent des yaks et des chevaux. En hiver de rares grues à cou noir y séjournent aussi. Les habitants, d'ethnie tibétaine, résident dans le parc durant trois saisons et passent l'hiver à la ville.




Enfin nous roulons dans la forêt mature constituée de grands chênes, épinettes, mélèzes et pins. Les lichens arboricoles abondent et pendent sur presque toutes les branches. C'est très beau dans la lumière du matin et sous un ciel presque complètement dégagé.

Nous débarquons finalement au lac Bita, l'un des principaux attraits du parc. Sur les photos il est toujours d'un bleu aqua fantastique. Nous longeons la rive nord d'un bout à l'autre sur le trottoir de bois qui est la seule option possible dans ce parc hyper fréquenté. C'est joli pour nous et cela doit être fantastique pour les citadins chinois. Tant d'eau pure, de verdure et de ciel bleu, ils doivent se croire au paradis. Mais pour des québécois habitués à la Grande nature, c'est juste joli.













Reste quand même qu'après un mois à respirer l'air pollué, sauf quelques jours d'exception, nous apprécions l'air pur et le calme relatif des lieux. Et nos premiers yaks à vie!  

L'eau n'est pas bleue. Est-ce parce que nous ne sommes pas à la bonne saison ou plutôt parce que la plupart des photos touristiques chinoises sont embellies avec Photoshop? Nous en avons vues des dizaines avec des couleurs invraisemblables et nous penchons pour la deuxième possibilité.

Nous n'allons pas très vite car on a le souffle court très rapidement à cette altitude. Beaucoup de touristes achètent d'ailleurs un bonbonne d’oxygène à l'entrée du Parc et ils s'en servent régulièrement en marchant au bord du lac.

La promenade nous prend 1h30 environ puis nous reprenons le bus pour nous rendre à la sortie du Parc. Il y a plusieurs petits comptoirs de nourriture cuite sur place à la sortie et comme il est 13h, nous décidons de manger ici. Nous commandons divers petits plats à trois comptoirs différents et nous nous délectons en les mangeant avec du thé au beurre à la tibétaine.




Par la suite, nous retournons à Shangri-La en arrêtant à quelques reprises pour regarder des maisons tibétaines, des séchoirs à orge ainsi que la ville de loin.







Puis, nous nous rendons au Monastère Songzanglin (Gamden Sumtsenling) aussi appelé Petit Potala en référence au Grand Potala de Lhassa au Tibet. Il s'agit d'un complexe qui regroupe plusieurs bâtiments datant de différentes époques. Plus de 800 moines le fréquentent actuellement. Le principal bâtiment fut construit en 1679. C'est le plus grand monastère tibétain du Yunnan.

Nous allons aux bureaux administratifs d'où nous prenons une navette pour nous rendre derrière la montagne derrière laquelle se trouve le fameux site. La vue sur le Petit Potala est impressionnante en soi. Sa localisation particulière adossé à des montagnes et face à un lac, sa structure massive, ses toits dorés qui réflètent au soleil : tout simplement wow!













Nous visitons le site en moins d'une heure trente en incluant une petite balade dans le village de maisons tibétaine juste à côté. Cela n'a pas pris de temps car nous n'avions pas accès aux étages supérieures. Malheureusement, il n'est pas possible de prendre des photos à l'intérieur. Notre guide en serait offensé et nous respectons sa volonté. Habituellement je fais comme les visiteurs chinois et ne me gêne pas pour prendre discrètement quelques photos sans flash. Mais ici ce n'était pas possible dans les circonstances.

Au retour du Petit Potala, nous arrêtons quelques instants pour visiter une maison tibétaine typique. Elles sont grosses! Habituellement le rez-de-chaussée sert à loger les animaux, le second abrite la famille et le troisième, nous n'en sommes pas certains.

Nous nous reposons ensuite 45 minutes à l'hôtel puis allons souper vers 17h30 dans un nouveau restaurant chic avec cuisine fusion tibétaine-yunnan. Il faut arriver tôt selon notre guide Wuling car le spectacle commence à 18h.

Nous nous assoyons donc dans le restaurant presque vide et on nous apporte tout de suite une série de plats qui composent le menu unique offert. C'est vraiment beau et vraiment délicieux! Thé au beurre de yak et tsampa ainsi que nouilles, légumes et viande de yak que l'on fait cuire en fondue.




À notre grand regret, on apprend que le spectacle ne sera qu'à 21h. Notre guide s'est fourvoyé et nous avons été un peu trop confiants. Nous aurions dû exiger de lui qu'il vérifie lorsque nous sommes arrivés et qu'il y avait si peu de clients. Son erreur de guide et peut-être aussi notre erreur de client naïf. Au moins la bouffe était excellente mais on aurait certainement pas payé si cher normalement pour un souper sans spectacle.

Nous rentrons vers 20h à l'hôtel pour lire sur les jours à venir, trier les photos et faire le blogue. On se couche pas trop tard car demain c'est un nouveau départ.


dimanche 27 septembre 2015

De Chengdu à Shangri-La (Xianggelila) au Yunnan

Dimanche le 27 septembre. Jour 28. De Chengdu à Shangri-La (Xianggelila) au Yunnan

Ce matin, on prend ça mollo. Petit-déjeuner vers 9h, fermeture des sacs-à-dos et lecture en attendant de quitter l'auberge à 12h. Nous prenons un taxi jusqu'au centre-ville ou on prend ensuite la navette pour l'aéroport. Il est trop tôt pour enregistrer nos bagages et après avoir fait le tour du grand terminal, on lit un peu jusqu'à 14h.

Nous allons ensuite manger dans un restaurant Halal. Le repas est excellent et à prix raisonnable pour un aéroport. Nous prenons ensuite un bon thé Pu'er pour faire passer le temps tout en surfant sur Internet.

La ville où nous allons a changé plusieurs fois de nom. En tibétain, avant la «libération» du Tibet par la Chine en 1950, la ville s'appelait Gyalthang. Ensuite ce fut Zhongdian et depuis 2001 elle a pris officiellement le nom de Shangri-La ou Xianggelila en mandarin, du nom de la vallée perdue aux confins du Tibet, siège d'une société parfaite, inventée par James Hilton dans son roman les Horizons perdus publié en 1933 (Source Wikipedia).

La petite ville, qui compte entre 100 000 et 300 000 habitants selon les sources, reçoit des millions de visiteurs annuellement, principalement chinois, ce qui lui aurait enlevé beaucoup de son charme initial. On s'attend donc à voir beaucoup de boutiques gérées par des chinois de culture autre que tibétaine. À voir demain.

Nous prenons notre vol à 18h30. Il ne dure qu'une heure trente. À l'arrivée notre guide Wuling nous attend avec une pancarte où figurent nos prénoms. Ça fait drôle de penser qu'au cours des 16 prochains jours, notre voyage est tout planifié et tout organisé. Aucune logistique à s'occuper et probablement moins de problèmes de communications pour se loger, se transporter ou s'alimenter.

Nous avons opté pour cette formule de voyage organisé sur mesure pour deux personnes à cause des vacances de la Fête nationale du premier octobre. Durant une dizaine de jours à partir de cette semaine, des centaines de millions de chinois sont en vacances et voyagent. Tout est alors bondé et il devient difficile voire impossible parfois de se transporter ou de se loger. Tout est sur réservé.

Nous avons trouvé EFIND Travel (Chinatravelplanner.com) sur Internet et, avec une autre entreprise, les avons fait soumissionner pour le trajet qui nous plaisait. Nous avons aimé leur approche et leur service en ligne. Nous nous sommes entendus sur un prix et leur avons donné le contrat. On espère qu'avec eux, cette partie de voyage se déroulera fluidement et qu'on n'aura pas à se préoccuper de la logistique.

Vers 17h30, on nous annonce en mandarin et en anglais que notre vol ne sera pas à l'heure. On ne sait rien d'autre. Et le personnel qui arrive au comptoir 15 minutes plus tard ne sait rien non plus. Rien d'autre à faire que de patienter. J'envoie un courriel à l'agence de voyage pour les informer du retard. En espérant que le guide aura le message ou qu'il consultera l'horaire des vols avant de se rendre à l'aéroport. Puis je pense à lui envoyer un SMS qu'il reçoit tout de suite. Tant mieux! C'est la première fois que mon téléphone sert pour communiquer en Chine.

L'avion part finalement à 20h et nous arrivons à 21h15 à Shangri-La. Wuling, notre guide, nous attend comme prévu et à peine 20 minutes plus tard nous arrivons à notre hôtel. Il fait frais car nous sommes à 3100 m d'altitude. Nous prenons rendez-vous pour demain matin et allons ensuite à la chambre qui nous convient parfaitement. C'est même luxueux à comparer à quelques autres hôtels où nous avons logés en Chine.


On s'installe, branche les appareils, publie le blogue et on se couche vers 22h30. 

samedi 26 septembre 2015

Le projet d'irrigation de Dujiangyan, un joyau du Patrimoine mondial

Samedi le 26 septembre. Jour 27. Le projet d'irrigation de Dujiangyan, un joyau du Patrimoine mondial

Après une journée de ville hier, nous voici repartis pour une excursion à la campagne. Nous prenons un taxi à 8h30 puis un autobus à 9h et arrivons vers 10h à Dujiangyan qui est une ville de taille moyenne. Dix minutes d'autobus de ville et nous voilà rendus à l'entrée d'un site du Patrimoine mondial de l'UNESCO et classé AAAAA en Chine. Nous achetons les billets après avoir admiré un superbe pont ancien en bois qui permet de traverser l'une des branches de la rivière Min.





C'est en 256 av. J.-C. que le gouverneur Li Bing fit effectuer d'importants travaux en vue de contrôler les inondations à la fonte des neiges et de permettre l'irrigation de toute la vallée de Chengdu en été. Pour ce faire des dizaines de milliers d'hommes élevèrent des digues savamment localisées et creusèrent un long canal dans la roche en la faisant éclater avec de l'eau après l'avoir chauffée avec de gros feux de bois.  D'autres ouvrages se sont ajoutés au fil des siècles dont quelques barrages et digues modernes en ciment. Mais le site a gardé son charme et l'on peut facilement se l'imaginer à l'état original.

Image tirée d'Internet

Photo d'Internet
Le grand parc, est parsemé de jardins et de plantations. Plusieurs temples Taoïstes y sont aussi présents Le dieu qui protège Dujiangyan des inondations y est vénéré de même que l'effigie du gouverneur Li Bing.
















Nous passons près de trois heures faire le parcours suggéré. C'est beau, c'est calme et cela fait bien changement du bruit incessant de la ville.

Au sortir du parc, nous arrivons à l'ancien village. Une bonne partie a été refaite à neuf à l'ancien style. Et comme pour plusieurs endroits de ce genre qu'on a visités, les rues sont bordées de boutiques et de restaurants. La foule n'est pas trop dense mais on sent que cela augmente au fur et à mesure que la journée avance.






Vers 14h15, nous mangeons des brochettes d'agneau, des nouilles et du pain plat dans un petit bouiboui. C'est excellent et pas très cher à comparer avec la plupart des restaurants de ce site très touristique. On aurait bien aimé manger dans l'un des restaurants de poissons, volailles et lapins le long de la rivière mais aucun n'avait une carte avec photo ou traduction en anglais. On a bien essayé à deux endroits mais rien n'y faisait et notre application Waygo nous a bien déçue : lit difficilement, trop lent et traduction trop sommaire lorsqu'elle réussit à traduire. Bref, il nous fallait voir les plats pour les pointer et les commander.

Très satisfaits de notre visite, nous reprenons un autobus qui part directement du site au lieu de retourner à la gare centrale. Le chauffeur nous a rabattu alors qu'on se rendait à l'arrêt de bus de la ville. Le prix est le même mais on ne sait pas à quelle heure il part. Pas possible de se faire comprendre même en montrant la montre. On a compris 15 minutes plus tard. Le chauffeur attend que l'autobus soit plein avant de quitter.

Nous quittons Dujiangyan à 15h30 et le chauffeur nous débarque à une station de métro 1h15 plus tard. Après 30 minutes de métro et 15 minutes à pied, nous arrivons au Hello Chengdu Hostel. Il est presque 18h.


Nous nous reposons un peu, faisons le tri des photos, initions le blogue et allons prendre un repas léger vers 20h. Ensuite, lecture des courriels, nouvelles et début des préparatifs pour notre départ demain.